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Campagne du Soldat Pierre TRONCHET

63éme Régiment d'Infanterie



Exempté pour bronchite spécifique, TRONCHET Pierre est classé au service auxiliaire par décision du Conseil de révision en date du 2 janvier 1915.

Il est rappelé le 21 juin 1915 et intègre le 8 juillet 1915 le 63ème Régiment d'Infanterie pour y être classé service armé.


A cette date le Régiment est au repos dans la région d'Amiens, cantonnant à Rubempré et Pierregot.

Dès le 25 juillet, à peine arrivé au 63ème Régiment d'Infanterie, il embarque en convoi automobile en direction de Etrée, Liencourt, Avesnes le Comte, le Hameau, Hermaville et enfin Agnez les Duisans. Un nouveau cantonnement se tiendra à Gouves, Etrun, Duisans et Hauteville.

Fin juillet, le régiment est appelé à relever le 138ème Régiment d'Infanterie au nord de la roure Ecurie-Roclincourt. Les hommes occupent alors les boyaux d'Anzin et de Lille, sur la route d'Arras. Ces positions seront tenues jusqu'au 28 août 1915 pour ensuite se retrouver en cantonnement jusqu'au 6 septembre 1915.



Les mines.


C'est alors que s'instaure une nouvelle forme de combat : des mines sont posées dans des tunels creusés sous les positions ennemies et creusent d'énormes entonnoirs en explosant, faisant évidemment de gros dégats et de nombreuses victimes.

Cette façon de combattre est très éprouvante pour les hommes qui entendent le travail ennemi s'effectuer sous leurs pieds. Au bruit des pelles et des pioches ils savent que l'ennemi s'apprête à faire sauter les abris où ils se trouvent, mais quand ? Ils ne peuvent quitter leurs positions mais tant qu'ils entendront les bruits de terrassement, il n'y aura pas trop d'inquiétude. Ce n'est que lorsque les bruits cessent que la peur d'une explosion imminente les terrorise.




Un poilu raconta, que se trouvant dans cette situation, ses camarades et lui même, ayant entendu les bruits de pelle et de pioche toute la nuit, prirent peur dès lors que ces derniers cessèrent. La relève du poste était prévue vers midi. Ils passèrent une matinée effroyable à attendre cette relève craignant la mise à feu des mines à tout moment. A midi, la relève se présente. Les poilus relevés n'informent pas leurs camarades qui s'apprêtent à les remplacer, pour ne pas les inquiéter inutilement, connaissant l'inévitable issue. A peine 300 mètres parcourus, une énorme déflagration retentit ....



Les combats de Thellus - hiver 1916.




Pendant l'automne 1915, des combats acharnés se tiendront dans ce secteur. Des positions sont prises à l'ennemi pour être perdues peu de temps après. Tous ces combats se font sous des bombardements intenses, lancements de grenades et tirs nourris. Fin novembre, après une semaine de froid intense, le dégel se fait sentir et une pluie continue se met à tomber. Les tranchées deviennent alors impraticables, les soldats pataugent dans l'eau et la boue, parfois jusqu'au dessus des genoux.

Le 25 janvier 1916 une attaque est prévue. Elle faut gagner du terrain dans la région de Thellus et de Saint Vaast. les combats sont rudes et les pertes importantes.

Les positions sont reprises dans les tranchées. Les soldats subissent des violents bombardements qui endommagent les ouvrages. Des mines explosent entraînant de nombreux dégats et de grosses pertes humaines. Après une semaine passée dans de telles conditions, le régiment regagne les cantonnements de Noyelle-Vion, Habarcq et Agnez les Duisans.

Jusqu'au 14 mars 1916, de façon alternative, le régiment se porte sur les lignes de front où les combats continent de faire rage, se repose dans leurs cantonnements.



La bataille de Verdun - la côte du poivre -Thiaumont.


Le 14 mars les hommes du 63ème embarquent à la gare de Petit Houvain pour gagner Maignelay-Montigny, Couvrel et Montgerain et y cantonneront jusqu'au 3 avril 1916.

Le 5 avril le régiment rejoint Belleville par convoi automobile. ils vont désormais défendre le secteur de la côte du Poivre où les français se sont établis depuis deux mois lors de la bataille de Verdun et où de âpres combats se déroulent. Les soldats feront là aussi des montées au front suivies de quelques jours de repos aux cantonnements. De gros calibres détruisent les abris et les tranchées qui sont laborieusement remis en état sous les feux ennemis.

Le 4 juin 1916, le régiment relève le 78ème dans la région de Thiaumont où une violente attaque s'est déroulée. Les hommes disposent chacun de 150 cartouches, de deux grenades et d'une réserve de vivres pour un jour. Menés par des guides ignorants du secteur, ils doivent se déplacer dans des boyaux et des tranchées jonchées de blessés et de cadavres.



L'attaque est déclenchée le 24 juin 1916 au lever du jour. Les Compagnies se lancent à l'assaut des éléments avancés de l'ennemi. Le dépôt à l'ouest des Quatre Chemins est repris. L'attaque continue et lors de cette progression l'ennemi subit d'énormes pertes. L'artillerie allemande riposte. Pendant la nuit les hommes ne peuvent être ravitaillés. A 0h45 l'attaque reprend dans la direction de l'ouvrage de Thiaumont. Elle progresse et gagne environ 200 mètres en profondeur. Les pertes sont très élévées, un grand nombre de chefs de section et d'hommes sont mis hors de combat. Un nouvel ordre d'attaque est donné à 10h15 ainsi qu'à 11h00. Elle semble réussir mais la supériorité des Allemands oblige nos troupes à interrompre leur avance après avoir subi de grosses pertes.

Le 26juin 1916, un duel d'artillerie très intense crée des dégats et des pertes humaines au sein du 63ème. L'assaut est repris mais une fois de plus enrayé. Le combat est violent, toute la journée du 27 juin 1916. Il en est de même le lendemain, 28 juin. Les travaux d'organisation continuent péniblement en raison de l'épuisement complet des hommes qui depuis 6 jours se battent dans des trous, sous une pluie continuelle, sans abris, n'ayant pu qu'ébaucher des tranchées très insuffisantes, en raison des bombardements violents. la relève se fera dans la nuit du 29 juin.



Le 2ème classe Pierre TRONCHET, matricule 2939, est tué le 25 juin 1916 lors du combat de Thiaumont en Meuse.



http://www.langres.fr/peur-sur-la-ville-194 Langres

http://tableaudhonneur.free.fr/63eRI.pdf Historique du 63ème Régiment d'Infanterie - Henri Charles Lavauzelle

http://14-18.crdp-limousin.fr/blog/2014/08/28/594/ La Grande Guerre et le Limousin - Luc Fessemaz